Le sens de la politique de Macron en matière de logement est certes, et c’est loin d’être secondaire, de faire le plus rapidement possible des économies budgétaires pour financer sa politique du ruissellement en faveur des plus riches et des grandes entreprise, c’est-à-dire de se désengager toujours plus des dépenses publiques liées au logement (en pourcentage du PIB, l’effort public pour le logement est passé de 2% en 2010, à 1,91% en 2012, à 1,9% en 2014, à 1,86% en 2016 pour chuter à 1,69% en 2018). Mais c’est d’abord de rétablir et d’améliorer la profitabilité du capital privé immobilier. Cela signifie très précisément que son objet n’est qu’à la marge de répondre aux besoins immenses de la population que décrivent année après année les rapports de la fondation Abbé Pierre. Ce faisant, il parachève, dans des conditions spécifiques, une politique de financiarisation du logement commencée dès les années 60, et qui se marque par le renchérissement considérable du cout du logement pour les ménages : alors qu’en moyenne, dans les années 60, les dépenses de logement représentaient 10% des revenus pour les 10% des familles les plus pauvres, aujourd’hui, ces dépenses représentent en moyenne 42% de leur revenu.
Deux ans après l’accession au pouvoir de Macron, un an après la mise en application des mesures concernant le logement, quinze jours après la fin d’un grand monologue sensé mettre fin au mouvement populaire des gilets jaunes, à dimension sociale et citoyenne, fortement soutenu par une majorité de la population, dans lequel la question du logement était sous-jacente, il est temps de tirer un premier bilan de la loi ELAN et des diverses autres mesures prises. Lire la suite