Depuis plus de 20 ans, nos les gouvernements successifs se sont acharnés à affaiblir EDF, opérateur historique, notamment en 2010 avec la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité) et le mécanisme de l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) qui a obligé EDF à vendre à perte 25 % de sa production d’électricité nucléaire à ses concurrents. Pour maintenir une concurrence artificielle, aussi factice qu’inefficace, le gouvernement vient d’imposer à EDF de porter à 40 % ce cadeau aux 43 opérateurs privés qui ne produisent pas ou peu d’électricité, qui utilisent les réseaux publics et qui rémunèrent des actionnaires.
L’année dernière, avec le soutien de la Convergence et de nombreuses organisations, les syndicats de l’énergie, tous unis, ont réussi à faire reculer momentanément le gouvernement sur le projet « Hercule » de démantèlement d’EDF et nous pensions les usagers pensaient être débarrassés de ce sujet jusqu’au prochain quinquennat, mais l’actualité nous les rattrape : Pour contenir l’augmentation annoncée de l’électricité à 4 % en février, période électorale oblige, la récente décision gouvernementale va coûter 8 milliards à l’État, donc aux contribuables et, plus grave encore, 8 milliards à EDF déjà mise en difficulté financière. Ces milliards manqueront pour l’investissement dans la rénovation et l’entretien du parc, ni dans son renouvellement pour la nécessaire transition écologique. Les personnels de l’énergie très mobilisés le 26 janvier dernier dénoncent le saccage organisé d’EDF et du Service Public (ou ce qu ‘il en reste). Comme pour l’hôpital public, nos dirigeants, aveuglés par le dogme ultralibéral, ont pour seul but d’accélérer les privatisations.
Compte tenu du renchérissement de l’électricité, depuis quelques mois certains fournisseurs alternatifs se désengagent et qui ont rompu leur contrat avec 354 000 clients. D’autres suivront. Pour palier ces défaillants, EDF a été désigné « fournisseur de secours » par le Ministère de la Transition Écologique… Lorsqu’il y a de l’argent à gagner, les prédateurs du privé sont là, mais lorsque le vent tourne, on laisse le service public en première ligne. Sur un sujet aussi stratégique et vital que l’électricité, le 100 % public doit être à nouveau l’objectif. Le monopole, s’il est bien géré, n’est pas le problème, il est LA SOLUTION. EDF était une grande et belle entreprise nationalisée. N’oublions jamais que ce fleuron français nous a fourni depuis 76 ans sur l’ensemble du territoire, le Kwh le moins cher d’Europe.
Face à la spoliation d’un bien commun essentiel, la Convergence des Service Publics entend amplifier sa défense du modèle d’un Service Public à la française, mis en œuvre par l’État. La sauvegarde de notre indépendance énergétique en dépend. Le maintien de cette concurrence totalement artificielle n’est justifié que par la soumission au dogme de la concurrence « libre et non faussée ». Elle nuit aux intérêts vitaux de la nation, au pouvoir d’achat des citoyens et à la compétitivité des entreprises. Il y a urgence à ce que s’engage ce débat majeur dans la campagne des présidentielles et des législatives. La Convergence des services publics s’y emploiera.