Ces douze priorités constituent, sinon un résumé de ce manifeste, du moins les axes de lutte essentiels à développer pour faire prévaloir ce que doit être le Service Public du 21e siècle pour répondre aux besoins de la population et à leurs évolutions.
1/ Moratoire sur les fermetures, les restructurations et privatisations de services publics ;
2/ Création et mise en place de commissions de service public associant les usagers, les personnels et les élus à tous les niveaux du territoire. Ces commissions auront à charge d’organiser des débats publics afin de définir les besoins et les missions devant relever de l’intérêt général ;
3/ Intégration dans les services publics, au niveau de leur direction, d’une représentation démocratique des personnels, des usagers et des élus permettant de peser réellement sur les décisions ;
4/ Reprises collectives (nationalisations, socialisation, municipalisation…) de missions d’intérêt général transférées au secteur privé/marchand ;
5/ Extension du champ des services publics pour répondre à de nouveaux besoins et à de nouvelles missions sociales (politique familiale, petite enfance, personnes âgées et ou isolées, logement, numérique et haut débit, …) et écologiques (préservation des biens communs et de la biodiversité, aide à la maîtrise individuelle et collective des impacts environnementaux climatiques) ;
6/ Garantie des statuts gages d’indépendance et de stabilité des agents, d’égalité de traitement et d’efficacité pour tous les usagers. Création d’emplois statutaires pour répondre aux besoins immédiats et titularisation des personnels précaires ;
7/ Attribution des dotations nécessaires aux collectivités territoriales pour l’exercice de leur missions et plan d’investissement pour tous les services publics permettant la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’aménagement du territoire avec un remaillage des services publics de proximité. Celle-ci doit intégrer relocalisation de l’économie, réindustrialisation, changement climatique, développement durable et respect de la biodiversité ;
8/ Développement de la protection sociale avec, comme pilier central, une Sécurité sociale restaurée dans ses prérogatives et élargie dans le champ de ses missions ;
9/ Mobilisation de moyens financiers nouveaux pour les services publics avec la création d’un vaste service public bancaire et d’un pôle public financier réorientant l’argent des banques dans le sens de l’efficacité économique, sociale et environnementale. La réforme de la Banque Centrale Européenne (BCE) doit ouvrir la possibilité de prêts directs aux États et aux organismes publics ;
10/ Réforme fiscale s’inscrivant dans une logique de solidarité et de progressivité de l’impôt, de rééquilibrage des impôts directs et indirects au profit des premiers permettant de consolider des choix budgétaires ambitieux pour le Service Public ;
11/ Inscription dans la Constitution française du lien fondamental entre l’égalité des citoyens, l’exercice des droits et l’accès aux services publics, lien qui doit être défendu également aux niveaux européen et mondial ;
12/ Abandon des traités de libre-échange (TISA, TAFTA, CETA …) pour stopper les mécanismes de marchandisation et préserver les droits fondamentaux des populations.