Écoles, cantines scolaires, collèges, petite enfance, logement, aménagement urbain……les services publics au plan local sont gravement menacés par les coupes budgétaires de 5 à 10 milliards d’euros prévues au budget 2025. En outre, le pari fait par le Gouvernement des privatisations, multiplications de délégations de service public échappant au contrôle des administrés se traduit par des pertes considérables de services publics pour les habitants. Par exemple, qui va prendre en charge l’AESH pour apporter l’aide aux enfants handicapés? L’exemple des crèches privées qui présentent des risques très importants pour la garde des enfants fait partie des limites déjà visibles de cette privatisation à outrance. Le transfert de dépenses comme le revenu de solidarité active aux départements sans contrepartie suffisante confronte ces collectivités à des effets ciseaux. Ajoutons que la numérisation croissante des services publics ne permet pas un accès à égalité à tous les habitants sur le territoire. Les maisons France service ne peuvent pas répondre à tous les besoins des habitants car elles manquent de personnels qualifiés et ne concernent pas tous les services publics assurés au plan local. L’humanisation des services publics nécessite une politique concertée de tous les acteurs au plan local y compris l’État.
Face à cette offensive, la mobilisation des élus territoriaux avec les habitants et les fonctionnaires territoriaux contre ces budgets de casse est fondamentale. La qualité du service public exigeant des personnels qualifiés et formés, le statut de la fonction publique garantit le respect de l’intérêt général et la continuité du service public. La mobilisation pour mettre un coup d’arrêt à la politique de Macron-Barnier-Kasbarian contre les services publics, les fonctionnaires et les contractuels de droit publics fait dont partie de la riposte à apporter à cette politique. L’exemple des créations de régie de l’eau qui se créent par une démarche démocratique de collectivités aux gestions privées montre qu’il est possible de contrecarrer cette politique. Et cela permet des baisses de charge sensibles pour les habitants et une réponse aux urgences climatiques.
La bataille parlementaire à l’Assemblée nationale a montré que d’autres sources de financement peuvent être sollicitées que les budgets des collectivités territoriales pour trouver les 60 milliards manquants au budget de l’État: la surtaxe sur les très hauts revenus, la surtaxe exceptionnelle des grandes entreprises, la taxe sur les rachats d’actions, le renforcement de la taxation des billets d’avion, un renforcement de la fiscalité sur les meublés de tourisme de type Airbnb, un impôt sur le patrimoine des milliardaires dit « taxe Zucman, une taxe sur les superdividendes des grands groupes comme Total, Sanofi ou LVMH, un « impôt universel » sur les multinationales, un renforcement de la « taxe Gafam » sur les géants du numérique, un renforcement de la taxe sur les transactions financières, un retour sur la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) … Il y a le choix et pourquoi prendre ces crédits aux collectivités territoriales qui doivent toujours présenter leur budget en équilibre?
Les collectivités territoriales, parmi les seuls échelons démocratiques élus de nos institutions doivent pouvoir répondre aux besoins des habitants à égalité. Il en va de la cohésion sociale dans les territoires.