La société attend que l’école donne à tous les jeunes les outils nécessaires pour devenir des individus éclairés, des citoyens à même de comprendre le monde d’aujourd’hui et de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle.À l’évidence, on est loin du compte. Les inégalités sociales se renforcent. Pour y remédier, bien des mesures sont à prendre, hors l’école, avec une véritable politique de la ville, et dans l’école. Refuser les fatalismes sociaux et scolaires suppose de donner à l’école publique le financement nécessaire et les personnels en nombre suffisant pour lui permettre un meilleur fonctionnement.
Au-delà des propos stupéfiants du Président de la République et de la Ministre de l’Éducation, on ne peut que s’interroger sur les moyens considérables (près de 12 milliards d’euros annuels) attribués chaque année à l’enseignement privé. En finançant la concurrence de son propre service public d’éducation, la France est une exception mondiale ! Cette somme colossale pourrait permettre bien des améliorations dans le service public et laïque d’éducation ! D’autant que les indices de position sociale des collèges (IPS) que l’Éducation Nationale a été contrainte de rendre publics, confirment que le privé concentre les élèves les plus favorisés, notamment à Paris et dans les grandes villes.
Les derniers résultats du classement PISA(1) des 38 pays de l’OCDE(2) en 2023 montrent que les résultats de la France sont parmi les plus bas jamais enregistrés avec une 23ème place au classement général et un recul spectaculaire en mathématiques. Ces résultats sont à corréler avec les multiples réformes dans l’éducation qui ont eu pour dénominateur commun la diminution des horaires d’enseignement, les fermetures de classes, l’accroissement des effectifs par classe, les suppressions de postes, la dégradation des conditions de travail des élèves et des enseignants.
À cette situation dramatique pour les élèves et pour un corps enseignant socialement déclassé, situation qui aurait nécessité un revirement politique, l’ex Ministre de l’Éducation Nationale G. Attal a proposé un ensemble de mesurettes réactionnaires au moindre coût, participant au tri social des élèves, dont les effets passés n’ont jamais fait la démonstration d’une moindre amélioration (uniforme, redoublements, groupes de niveau sans moyens nouveaux, SNU(3), sans oublier Parcours Sup et la réforme de la voie professionnelle…).
Les premières expressions de la nouvelle Ministre, sa rencontre avec les organisations syndicales, ont confirmé aux personnels de l’Éducation qu’ils n’avaient rien à attendre de sa part et ont au contraire renforcé leur intention de se mettre en grève le 1er février.
Notre École Publique et laïque mérite des personnels mieux payés, recrutés en nombre, formés; elle mérite un projet éducatif qui par ses choix budgétaires et des réformes structurelles soit en mesure de relancer une véritable démocratisation et une élévation des qualifications de toutes et tous.
C’est pourquoi la Convergence nationale apporte son soutien à la journée d’action du 1er février dans l’Éducation nationale.
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(1) Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves
(2) Organisation de coopération et de développement économique
(3) Service National Universel